hey toi, viens par là
31 mars 2014
8h45 :
-ouais et tu vois, là le mec me dit « oh non, 50 euros les deux ça fait pas cher quand même, neufs il valent 2500 enfin tu vois, mec… » et là je lui réponds bah ouais mais t’as même pas les plaques d’origine, moi qui me dis que c’est pas des volées les jantes ! J’ai eu raison non ?!
-ouais chéri, t’es le plus fort
– bon… t’as besoin de quelque chose ? Faut que j’aille bosser je vais être en retard.
– non.. ah si, si tu trouves des branchages en rentrant, j’ai hyper mal dormi j’en voudrais pour sous l’aile gauche.
-okay
– eh ! toi ! Viens par là… t’as pas oublié quelque chose
-oh ! (bécot)
-bonne journée !
conversation entendue entre deux oiseaux ce matin rue des Pyrénées
[edit : on me demande de prouver la véracité des faits, alors je précise : c’étaient deux rouge-gorges]
Protégé : hey, toi, viens par là
31 mars 2014
neg’marroning
27 mars 2014
Hier soir c’était ma dernière à la comédie des trois bornes.
#sapinlejourogrelanuit #comédiedestroisbornes #onewomanshow #oceanerosemarie #sophiemarielarrouy
note : tu peux lancer la chanson un peu plus bas pour lire la suite, ça sera joli.
Je suis pas trop du genre à faire des bilans et tous ces machins, mais je crois bien que là faut pas déconner quand même ça serait pas poli de faire comme si ça avait été une étape qui passe inaperçue.
#etape #inaperçue #tourdefrance #voiturebalai
J’ai pas chialé parce que c’est pas le genre de la maison, enfin si j’ai chialé mais pas au bon moment, juste après, quand j’ai jeté la fin de ma 8-6 #8-6 #Bavaria #teasing et que c’était la dernière fois que je le faisais ici. #ici #quoi ?
pendant cette année, mon seul travail fixe c’était de monter sur scène, quel que soit l’état dans lequel je me trouvais. En gueule de bois, encore saoul ou quart suicide, avec le coeur brisé ou celui-la même chantant, avec ou sans public, avec ou sans réaction, quand il faisait trop chaud, ou alors trop froid, je pouvais tourner autour du pot autant que je voulais, tant que je montais sur scène pour faire le petit métier, comme j’ai décidé de le prénommer ce cher enfant.
Je me rappelle être arrivée chez Océane #rosemarie, avec mon texte encore chaud du four du matin, en lui disant sans respirer je peux pas je vais pas y arriver le texte est nul j’ai tout réécrit de toute façon je suis pas comédienne et puis personne viendra à part mes copains donc ce qu’on peut faire c’est plutôt aller casser une graine viens on le fait pas de toute façon toi t’as pas le temps donc mieux vaut que tu le perdes pas, moi je suis pas fiable tout le monde le sait bien, et puis j’ai dit que le texte était nul et que j’avais tout réécrit ah oui je l’ai dit. Et elle de s’asseoir, de me regarder, de m’écouter finir mais ça n’a pas duré longtemps parce que si vous avez bien lu vous aurez notifié que j’ai fait tout sans respirer. Elle m’a dit tu veux pas plutôt un thé, ça a été le début de la blague du thé fumé qui sent la saucisse, tu veux un thé fumé non ça sent la saucisse je voudrais celui avec du riz dedans même si franchement je trouve ça dommage qu’on puisse pas manger le riz en même temps, ce qui a été le début d’une autre blague qui marche toujours constituée d’une imitation des gens qui mangent le contenu de leur verre en le mâchant avant de l’avaler.
Après que je me sois assise, elle m’a dit non, nous allons travailler, et c’est ce que nous avons fait. Beaucoup d’un coup, avec patience et carnets elle a pris un nombre de notes incalculables, plus ci, moins ça, low play, ressens ce que tu dis, rappelle toi de l’enjeu, pense à ce que ça te fait de vivre ça, tout un tas de trucs que je m’imaginais pas du tout et qui ont fait que la première fois que je suis montée sur scène là-bas, j’étais pas traqueuse parce que j’avais pas le temps : j’étais concentrée. Et puis les mercredis ont passé, et puis on a réfléchi, avec la précieuse aide de Murielle Magellan qui, comme un gentleman du déménagement, (c’est la #metteure #en #scène #d’#oceanerosemarie) nous a dit ouais c’est pas mal, ouais… Mais en fait ça pourrait vraiment être beaucoup mieux. Alors on a pris les meubles et on a tout poussé pour mettre le canapé plutôt là la table contre le mur les tableaux un peu plus haut et l’enjeu vissé à la sincérité.
Alors on a refait des sandwiches et on est reparties, Océane toujours avec ses carnets et puis moi qui continuais à appeler le petit métier le petit métier.
Et puis c’était l’été on était à Veneux sur la terrasse, on chillait mais pas tant parce que c’était sous couvert qu’il n’y que quand tu travailles pas que tu travailles, un spectacle c’est de la patience et du travail mais pas comme celui qu’on croit, il faut répéter oui bien sûr mais surtout je crois qu’il faut partir du principe qu’une fois qu’on commence à jouer un spectacle on est de garde auprès de lui, à son chevet tout le temps, 24 sur 7, qu’il faut distinguer ses caprices et dire non et entendre aussi son instinct, alors c’est ce qui s’est passé, j’ai joué joué joué, des fois j’ai pas joué parce qu’il faisait trop froid et que les gens venaient pas, et j’avais hâte que ça devienne cette note de blog et donc un souvenir parce que sur le coup c’était pas drôle à vivre. Remballer son décor et son ego, je plie ma guirlande parce que personne ne s’est déplacé, et le seul truc qu’il me reste à faire c’est rentrer chez moi beaucoup trop tôt, fermer ma gueule et éventuellement me mettre une caisse en priant Jay-Z pour que demain soir on ait une liste longue comme le bras qui se pointe à 20h. C’est ça qui est fou avec la scène : un jour tu pleures et le lendemain tu vois Jésus pendant une heure, les gens rigolent y’en a même qui ont des fou rires et qui te propulsent tout la haut et puis le lendemain encore ils sont 7 dans la salle et ils te font un public comme jamais t’as connu.
Pendant cette année, j’avais des réguliers, qui sont venus 3, 4, 5 fois et qui voyaient le petit métier évoluer, ils riaient pas aux mêmes endroits que la fois précédente parce qu’ils captaient un autre truc, pendant cette année j’ai bu beaucoup de bière et mangé beaucoup de planches mixtes après, pour débriefer et redescendre, j’ai vu beaucoup de paires d’yeux me dire « je m’attendais pas à ça », et moi j’étais toujours surprise et fière, parce que je pars pas du tout du principe que c’est gagné. Avant chaque représentation, moi j’étais avec ma robe à fleurs et mes brodequins derrière le rideau, à me poser les questions suivantes « est ce que tu aimes les gens » et à réfléchir VRAIMENT parce que je répondais pas « oui » à chaque fois, alors si c’était non je re-réfléchissais, longtemps parfois presque 40 secondes, et je finissais toujours par dire « mais si… évidemment » parce qu’entre temps j’avais trouvé une raison de les aimer, la question d’après c’était « est ce que tu te kiffes, est ce que tu es ta propre chérie », et là bon je réfléchissais plus longtemps parce que c’est moins évident, mais petit à petit j’arrivais à dire « oh oui ! » et je vous jure que c’est pas un truc facile de se dire à soi qu’on se kiffe. Ensuite je regardais quel genre d’énergie y’avait dans la salle dont les rideaux étaient en train de s’ouvrir, j’ai changé le début pour ne pas faire une entrée mais commencer directement sur scène comme pour annoncer « ceci est MA salle, vous arrivez chez MOi vous êtes MES invités ». Et puis comme y’a des soirs où j’arrivais pas du tout à répondre oui à la question, non je me kiffe pas, ça me rendait si triste que j’avais les yeux brillants au moment du noir salle comme on dit, je vous jure c’est pas un truc pour faire l’intéressante je chialais vraiment parce que c’est chiant de pas se kiffer. Et là… Et là c’est souvent dans ces moments que je voyais Jésus, que les gens qui étaient venus me donnaient la confiance parce que je m’appliquais vraiment pour leur faire un joli dessin et du coup ils applaudissaient et c’est grâce à eux que j’arrivais à dire « Oh Oui ! »
et puis hier soir…
je me rendais pas bien compte que c’était ma dernière. Pour des raisons très joyeuses j’avais pas dormi la veille, et la journée avait été très chargée parce qu’on avait beaucoup de travail Navie et moi, je n’avais qu’une seule idée en tête, faire-une-sieste-avant-de-jouer. Je me suis donc jetée dans mon lit presque encore avec mon casque de scooter sur la tête, j’ai laissé dix minutes en suspens et je me suis dirigée, même chemin, à gauche, hop, au monoprix, à droite, à gauche, encore à gauche, lumière du théâtre allumée, je frappe, Jérôme m’ouvre, on se fait chacun une blague pourrie, je regarde la liste, c’est plein à fucking craquer, ce qui veut dire en langage des trois bornes 46 personnes, non c’est pas beaucoup, oui ça demande du travail, oui ça veut dire que des gens ont écrit dans leur agenda « sapin le jour ogre la nuit » ou « théâtre » à ce soir là, et moi ça me fait plaisir.
J’attends derrière le rideau, après m’être maquillée, j’ai l’impression d’avoir changé de tête en un an, je repense au pire soir, cet été, où j’avais 15 secondes de retard sur mes émotions pendant une heure, ce qui fait prendre pas mal de retard in fine, et puis ça y est ça s’ouvre, les gens applaudissent. Avant que je commence. Je sais que les copains sont là. Je les vois au premier rang, ils applaudissent parce qu’ils SAVENT. (ça y est je chiale maintenant). Il y a Sofia, qui a été ma colocataire pendant cette année de spectacle, qui sait quand je rentrais trop tôt et que je m’asseyais sans rien dire dans notre canapé rouge, ou la même situation quand je rentrais à une heure qui voulait dire que j’avais pu jouer, et elle qui n’a jamais manqué la question « c’était bien ? » Mon petit mari. Qui a vu qui j’invitais et pourquoi durant toute cette année, qui m’a soutenue et servi du vin pour fêter ça.
il y aussi les Cioffi, cette armée de bienveillance qui n’a JAMAIS douté et m’ont portée dans leurs bras toujours, quelque soit le temps et l’heure. Je me rappelle de la première fois que j’ai interprété le spectacle, chez moi, devant Raph, il était tard on était saouls et je crois bien que je m’en rappellerai comme d’un souvenir vif toute ma vie. Evidemment il y avait mon Océan, la femme de ma vie et ses carnets qu’elle avait abandonnés hier soir. Pour simplement regarder, pour la première fois en un an. Nine et ses amies, et puis d’autres, que je remercie pour leur présence hier et toute cette année.
Et puis évidemment comme c’est une dernière on a le droit, comme on regarde un film le dernier jour de classe en CM2, alors les copains du premier rang m’ont fait des surprises, tout le long du spectacle, comme lorsqu’ils ont tous ouvert une canette de 8-6 au moment où moi j’entamais la mienne. 1 « schlik », le mien, puis 5 « schliks », les leurs, en même temps.
C’est maintenant que je chiale parce que j’ai eu ma première standing ovation de 46 personnes, et moi les standing ça m’a toujours fait chialer, comme les ola dans les stades où les manifs, y’a trop d’énergie d’un coup et à chaque fois que j’ai joué en première partie d’Océane, pour qui les standing sont d’ordre commun, je me levais moi aussi en fond de salle et je pleurais comme une vieille madeleine en disant « bah oui ! Bah bien sûr ! Oh je suis fière ! Oh je suis fière » avec les gens debout à côté de moi qui devaient se dire dites donc elle est bien crâmée la protégée de la Lesbienne invisible.
J’ai eu des fleurs
j’ai eu des coeurs
on a entendu une de mes chansons préférées, celle là
on a bu du champagne et on a zoné
et puis je suis rentrée épuisée, et là, je me rends compte qu’hier soir, c’était ma dernière aux trois bornes.
quelle merveilleuse soirée
merci à tous.
j’ai hâte qu’on vive mille aventures encore.
c’est gaulé quand même des fois, le matin
19 mars 2014
Ce matin en me réveillant je sortais de deux cauchemars, le premier au coeur duquel j’avais une place importante alors que j’essayais de me faire discrète puisque j’étais prise en otage dans un avion et le mec avait décidé que je serais sa meuf, une sorte de terroriste et j’ai fait comme si ‘ouais pas de problème, je te trouve super alors j’allais te le proposer’, jusqu’à ce que je sorte de l’avion et que je profite d’une longue file d’otages pour m’éclipser pendant que mon nouveau mari signait un autographe. Je me suis faufilée jusqu’à une cachette sous une dalle de l’aéroport, y’avait un mec avec moi, un ouvrier, et d’abord je voulais faire connaissance puisqu’on allait passer un peu de temps ensemble, avant de me raviser parce que j’ai vu Homeland et que souvent les gens qui ne sont pas importants dans l’histoire on les tue alors je me suis dit ma minette sois maligne, ne fais pas ami ça risque d’être trop dur ensuite. Il me disait « there is no place like home there is no place like home en se balançant, et moi je lui disait hey mon pote tu peux la boucler ? Je vais me faire repérer et ça sera plus dur pour moi de m’échapper une deuxième fois », alors il s’est tu mais il s’est tellement tu que quelqu’un a rescellé la dalle et en gros, j’étais emmurée vivante, à l’ancienne quoi.
Le deuxième cauchemar avait pour trame la cuisine de ma grand mère, elle prenait un café au lait comme d’hab en mangeant une petite tartine de fromage, elle appuyait le fromage comme j’aime bien qu’on fasse pour que ça tombe pas, j’aime bien la regarder faire ça, mais j’étais importunée par deux anciennes amies qui disaient du mal à la même table, et pareil je leur préconise de fermer leur bouche en disant encore une fois « hey, c’est possible que vous la boucliez ? » Et à ce moment, par le rideau de la cuisine qui donne sur la cour on entend une sorte de chant strident et apparaissent en ombre deux meufs agêées, qui volaient à 4cm du sol, et il nous a pas fallu 1 seconde pour comprendre que c’était pas extrêmement bon signe, même Mamy qui a 90 ans a pas pris le temps de finir sa tartine appuyée de fromage, moi je sais pas trop je me suis réveillée au moment de fermer le verrou de la porte de la cuisine.
Il était donc 6h38 et impossible de me rendormir, heureusement y’a Charline qui co-anime le 5-7 qui m’a rincée avec cette belle phrase :
« les négationnistes sont des gens dotés d’Alzheimer et passionnés d’histoire. »
je me suis levée en me demandant quel genre de signes c’était, ces rêves mais je me méfie du dictionnaire des rêves j’y allais tout le temps avant en me réveillant total je passais ma journée les yeux plissés en scrutant les gens qui avaient peuplé mes rêves de tsunami sur l’autoroute ou de guerre civiles de mouettes armées de UZI.
Alors en ouvrant mes rideaux, j’ai fait une demande écrite dans ma tête à ce que je considère être le Dieu de la journée en lui disant mon pote, je voudrais bien que tu me donnes au moins deux belles images à raconter parce que je commence des phrases sur mon blog depuis un mois que je finis jamais et ça commence à me faire siffler la tassimo.
Ni une ni huit, le Dieu de la journée m’a fait descendre au café dans lequel nous avons nos habitudes pour travailler, je m’assieds, Navie me rejoint et le Dieu de la journée nous envoie le coursier, qui s’adresse à nous à peu près en ces mots :
bonjour, (il avait un pull jaune), est ce que vous auriez (il portait dans sa main un petit pain de beurre, ceux qu’on nous donne pour les petits déjeuners dans les brasseries) une cigarette pour aller avec mon beurre ?( il avait aussi des tongs et les cheveux jaunes) et puis il a pris ma clope et il s’est barré, mais comme j’avais fait une deuxième commande, ni une ni vingt et un, une autre meuf (aux cheveux jaunes elle aussi) (mais elle sans tong mais des bottes et une sacoche d’ordi), nous repère, je riais encore du mec qui s’éloignait en léchant sa fin de beurre à même le papier, « bonjour eh bonjour », elle nous lance, vous auriez une cigarette ? Elle l’a demandé comme n’importe quelle requête mais elle était à moitié morte de rire, je vous jure un peu plus et elle me disait « non parce que c’est le Dieu de la journée qui m’envoie, moi je fume pas mais il m’a juste dit « t’as quelque chose là ? Si t’as rien dans les dix minutes j’ai une figu parlée pour toi, c’est avec la meuf là bas, celle qui rit avec sa copine à la terrasse ». Je vous jure elle était à ça de me le raconter, elle l’a pas fait elle a juste ajouté comme si elle se rappelait que dans le texte y manquait un truc, « oh, et vous auriez un euro je dois photocopier mon cv » et moi je riais je riais parce que j’étais contente de pouvoir bosser en équipe avec le Dieu de la journée, ohlala c’est agréable d’être entendue. Donc bon voilà fin de l’histoire sauf que non, la meuf se casse hors champ dans la même direction que le mec jaune + jaune, et elle REVIENT, à la manière d’un d’Artagnan : « eh bonjour ! Vous n’auriez pas 50 centimes ? » (RUNNING GAG ORGANISE PAR LE DIEU DE LA JOURNEE)
Non mais sérieusement, la vie est bien gaulée certains matins, je suis de bonne humeur je pourrais écouter Reggiani en rigolant.