C’est l’histoire de Marie, une meuf posée chez elle qui attend sa pizza. Elle rencontre Gabriel qui lui arrange le coup avec Jojo, avec qui elle part à Betlehem mais problème : plus aucune chambre de libre, car c’est Coachella. Vous voulez connaître la suite ? Il ne vous reste plus qu’à cliquer :

Merci à Hema qui fait des crèches trop mignonnes à 4,99 euros, et à Ava pour l’idée originale. (Ava a 4 ans, c’est pour ça que c’est fou)

Mon enfant, ma soeur

11 décembre 2013

Camille m’a fait l’honneur de répondre sur son blog Café de filles, suite à ce que j’ai écrit plus bas concernant son article paru sur la version Web de ELLE. (ça fait beaucoup de rebond, heureusement qu’on est pas sur un terrain de Handball sinon y’aurait marché).

du coup je me permets d’enchaîner et après on vous laisse tranquille et va boire un café ensemble.

Camille, j’ai extrait les passages qui m’interpellaient, ce sont ceux en gras, et j’y ai répondu pas à pas (non pas Franck Zappa- moi aussi j’aime bien les jeux de mots pourrax)

« il vaut mieux être pucelle que de vivre la vie de camille »
ceci est un commentaire débile dont le cod ne répond pas au sujet. Etre pucelle n’est pas « pire que quelque chose » . La personne qui a écrit ça voulait utiliser un mot un peu « interdit » et en a pris un au hasard sans y réfléchir plus que ça.
[edit : ah je vois en lisant plus en avant qu’on est d’accord]

« J’ai longtemps cherché, en mobilisant mes deux neurones »
je n’ai aucun mépris pour toi in fine. Je l’ai lu et j’ai eu une moue un peu froncée en lisant le début de l’article, puis j’ai été plus en avant mais tu l’as compris puisque je note bien que tu as lu ma réponse.

« Tu as juste voulu rebondir sur un sujet vendeur, celui du sexisme, en utilisant un ton racoleur, celui du mépris. »
je ne comptais pas publier ça sur mon blog, si tu scrolles un peu tu verras que j’y parle jamais de trucs racoleurs et je peux t’envoyer une capture d’écran du nombre de vues, c’est entre 17 et 18 par mois, selon les mois.

« Ramassis »
calme-toi ma minette j’ai jamais dit ramassis. Je parle pas comme ça car je suis née en 1984 et c’est pas comme ça qu’on m’a élevée.

(Je t’ai déjà dit que j’étais pigiste dans la presse féminine ?)
c’est mignon l’auto-dérision mais là c’est trop

(?)
eh oh, moi j’ai pas été méchante j’ai dit que t’étais chiante

je sais que tu aurais préféré que je cite un titre qui passe sur Nova.
j’aime pas trop nova enfin j’aimerais bien aimer mais je vois pas où ils veulent en venir

(Oups pardon, j’ai dit « sexe opposé »)
quel est le point ?

Mais quand je vois que je « déclare la guerre à l’intelligence et à la dignité humaine »
t’abuses là. tu déclares pas la guerre tu m’as agacée avec ton choix de sujet

arrête de te faire du mouron comme ça mon lapin : les gens sont beaucoup moins bêtes que tu ne le penses
eh ben détrompe-toi. Y’a un pourcentage abusé de filles fuckés sur le plateau d’entraînement

Du coup ta conclusion je la trouve intéressante et je préférerais, sans que tu sortes les violons, que tu nous montres que MÊME si on est AMOUREUX, et être amoureux c’est bien, (moi je tombe amoureuse toutes les 28 minutes 30, tu vois moi aussi je suis « une connasse qui se fait les ongles »), on peut rester indépendant, parce que je réitère, on s’en fout que les chaussettes soient mal repassées.
Parle-nous de ça, de solitude et de courage, de fierté de s’en sortir et de la douceur un tout petit culpabilisante de retrouver l’amour alors qu’on a traversé des rivières (nan c’est pas Bénabar c’est Céline Dion) agitées.

parce que… On a toutes plus ou moins accouché toutes seules un jour, tu sais, c’est pour ça qu’on serre nos petits poings aujourd’hui. Et je vois bien que t’es pas débile hein, c’est juste que tu as une responsabilité, accepte là.

mais vraiment je t’assure que je t’embrasse.

A la lecture de l’article paru sur la version Web du magazine Elle, nous sommes quelques unes à avoir pleuré des larmes d’ammoniaque. Et puis la frayeur a remplacé la tristesse, suivi de pas très loin par la condescendance et nous sommes là, maintenant : la compréhension, la compassion et la pédagogie.
Ma chérie,
Ton billet partait d’une bonne intention. Sans vouloir partir dans une conversation microcosmique entre pigistes, je vois d’ici la scène, je la connais. Tu avais besoin d’un sujet rapidement, tu as fait le tour dans ta tête et tu t’es rappelé qu’hier soir, Xavier, Hervé ou Max, bref on s’en fout, ton mec quoi, a fait un truc qui t’a énervée, te poussant à t’endormir façon « hôtel des culs tournés » dans votre lit hier soir. Et puis comme tu n’aimes pas être fâchée avec lui, tu lui as envoyé un texto ce matin, parce que tu n’arrivais pas à te concentrer (et donc à trouver un sujet), il t’a répondu un truc mignou, tu l’as re-aimé et Eureka ! C’est à ce moment là que tu t’es dit « je vais écrire un truc mignon à pas cher sur la vie à deux, qui finira par une spéciale dédicace « à mon cheri » que j’ai hâte de retrouver ce soir ».
Et de fait, la conclusion de l’article me donne raison :

Capture d’écran 2013-12-10 à 14.35.33

Bingo. Je le savais. Mais le problème ma toute petite chatte, c’est que tu travailles pour ELLE. Ce magazine qui ne s’est pas illustré par son esprit frondeur ces dernières années, et qui rame ! qui Rame ! pour se refaire une tête après les clichés sur les grosses, les vieilles, les moches, les noires, enfin bref, les trucs qui nous font soupirer derrière nos écrans comme un dessert raté : qui a l’air chic, mais tout le monde sait bien qu’un petit chou trop cuit c’est inmangeable.
Et nous y voilà. Ton truc là, sur ton mec que tu dois appeler bébichou dans l’intimité, c’est imbouffable. Putain, ça nous fait tous chier. On n’en peut plus des articles qui ressemblent à des livres pour les chiottes, à base d’affirmations fumeuses minaudées parce que c’est bien connu les filles minaudent, pendant que nous, en bas, on essaie de montrer le bon exemple, en se débrouillant toute seule, en chialant pas comme des petits animaux fragiles quand on est fatiguées ou qu’on s’engueule avec notre petit ami personnel, pire, ouh quelle honte, quand on comprend pas pourquoi on trouve pas de petit ami personnel alors qu’on essaie de faire tout bien comme y faut, bah ouais, ça arrive, c’est chiant, mais on essaie tu vois, ma chérie, de pas trop y penser, de travailler parce qu’un pull Maje ça n’a pas de patte et que ça va pas arriver tout seul dans notre armoire, et que de toute façons, la vérité c’est qu’on s’en fout un peu du pull Maje.

Est ce que tu te rends compte de l’impact que ça a sur tes lecteurs, tes conneries ? Toutes les filles qui ont lu ça se sont dit « mais merde, attends moi je sais faire marcher ma box toute seule, j’ai pas besoin d’appeler le voisin pour changer l’ampoule et mon vibro, tu peux en croire ma bonne foi, n’est absolument pas poussiéreux ». Qu’est ce qui ne va pas chez moi ? C’est pour ça que toi, ma petite chérie, t’as un gazier dans ton pajot, même s’il a l’air de pas être bien dégourdi d’après ce que tu écris ? »
Nous ma belle, on mange de la viande et j’ai même des copines qui vont A LA CHASSE. Eh ouais princesse, t’aurais peut être mieux fait de t’incruster à cette sortie là, t’aurais eu un truc cool à raconter à ta rédac chef qui te casse les couilles. Parce que sérieusement, pardon j’insiste mais encore, j’essaie de me maîtriser, c’est à CA que tu vois que t’as un jules ?

pardon mais s’il est un minimum débrouillard ton gars, ce soir il a débarrassé le plancher. Parce que si tu nous fais passer pour de mauvaises filles, lui pardon, mais TU LE FAIS PASSER POUR UN GROS DEBILOS. Et je ne parle même pas de toi, infoutue de te démmerder toute seule pour les travaux de la vie quotidienne et excuse-moi de te rapporter sur terre une seconde mais : ton gars, on te l’a greffé ? Je veux dire, s’il doit se barrer, tu vas faire comment ? Tu vas rentrer chez tes parents ? Tu vas quand même pas te suicider comme dans une nouvelle de Zweig, sous prétexte que t’as jamais été foutue de te concentrer cinq secondes pour te remémorer comment changer une cartouche d’encre ? Regarde, je vais te faire une réfléxion qui va te faire comprendre à quel point ça NE VA PAS, ce que tu as écrit : « qu’est ce que tu faisais pendant qu’il changeait la cartouche, tu mettais du vernis ? » ALERTE MYSOGINIE. Tu comprends ma belle ? Vire-moi cet article tout de suite et creuse-toi un peu la ciboulette pour trouver un sujet qui nous intéresse. Et par provocation, je vais finir en te disant : et si tu as besoin de te remémorer comment fonctionne ton vibro, passe-moi un coup de fil, je t’expliquerai.

De notre côté, l’alerte est levée : nous avons eu peur de n’être « pas comme il faut », mais en fait, tout va très bien. Je t’embrasse chérie.