à la gare
19 juin 2013
C’est toujours le même cirque. Toujours toujours toujours. Il sont tous les deux comme deux ronds de chapeaux, à ne plus savoir où s’embrasser pour finir, ils s’ennuient même de s’embrasser comme si la rareté n’avait pas été créée encore. Ils se pleurent ils s’encouragent, ils se disent des choses qu’ils ne se sont jamais dites, comme ça sur le quai entre le fromage et le dessert. Souvent au milieu, dans un endroit indu, même pas dans un recoin ou une chapelle d’amour non rien, elle a ses habits de voyage parce que c’est elle qui part, et lui presque en pyjama qui se fait rattraper la bouche dès qu’elle le soupçonne de ne plus être en train de penser à l’embrasser encore un petit peu. Non mais vraiment, est ce que c’est ça ? Je sais bien, il n’y a pas de manière mais quand même, est ce que c’est ça ? Les sandales pratiques de voyage, une pince pour retenir la frange qu’elle regrette, lui peut-être en pantacourt froissé parce qu’il n’est pas sorti depuis l’année dernière.
Et le quai, depuis l’intérieur, tout le monde a droit au film promo gratuit pour ces deux là, le partant part, monte et cherche sa place sans chercher parce qu’il faut manger les derniers regards même si ça fait longtemps qu’on n’a plus faim, le restant reste, se rappelle qu’on le voit et il est moins prolixe alors que son chachours d’amour ciboulette patate chaton le finit à grands coups de mimes et de baisers.
Non vraiment, je n’aime pas les au revoirs en gare.