Les gens roulent trop vite on regarde à droite à gauche on lâche pas pourtant rêve que de ça que de ça se voit, ça se sent faut pas être fou pour s’en rendre compte, ça serait fou mais pour l’instant c’est que faux tu vois pourquoi ? On lâche pas tu lâches pas et moi si parce qu’il manque juste un peu de sel, un seul accord et je serais d’accord, mais le chemin on peut pas le faire tout seule, la recette on l’a déjà testée bien sûr, clope à la bouche que je te dis ça, on la connaît l’histoire, il a fallu qu’on s’occupe donc on la connaît oui à peu près, vaguement à peu de choses près, mais c’est bien plus excitant de cuisiner que de manger ce qu’on a fait, tout le monde le sait.
tu rêves hein ? Tu rêves mon chéri que je t’appelle mon chéri, moi aussi mais tu rêves de quoi moi je ne sais pas après bonjour je ne sais plus la langue, tu sais pas non plus toi. les deux points qui t’interrogent, rêver savoir ça va pas ensemble ça va pas.
qui est loyal qu’est ce qu’on en sait, il est où le curseur, ça dépend c’est comme le soleil, on sait qu’il est là mais on peut pas jurer qu’il sera pointé au bout de notre doigt, il fuit, en haut ou en bas, on sait pas.
qu’est ce que vous cherchez tous hein ? Qu’est ce que vous voulez ? Vous pensez, vous prenez, des résolutions, des filles, d’autres résolutions, d’autres filles, dans ta bouche, dans la mienne, il y a toujours quelqu’un à mettre, jusqu’où pourquoi, je ne pose pas plus haut, moi non plus
je
ne
sais
pas
je sais ce que je sais et le reste je l’apprendrai pas de plage ni horaire ni de sable dans ma tête, y’a des coins, beaucoup d’angles qui sont morts d’autres où s’asseoir assieds toi.
il ne faut pas avoir trop faim pour qu’il n’y en ait pas
de fin
à la gare
19 juin 2013
C’est toujours le même cirque. Toujours toujours toujours. Il sont tous les deux comme deux ronds de chapeaux, à ne plus savoir où s’embrasser pour finir, ils s’ennuient même de s’embrasser comme si la rareté n’avait pas été créée encore. Ils se pleurent ils s’encouragent, ils se disent des choses qu’ils ne se sont jamais dites, comme ça sur le quai entre le fromage et le dessert. Souvent au milieu, dans un endroit indu, même pas dans un recoin ou une chapelle d’amour non rien, elle a ses habits de voyage parce que c’est elle qui part, et lui presque en pyjama qui se fait rattraper la bouche dès qu’elle le soupçonne de ne plus être en train de penser à l’embrasser encore un petit peu. Non mais vraiment, est ce que c’est ça ? Je sais bien, il n’y a pas de manière mais quand même, est ce que c’est ça ? Les sandales pratiques de voyage, une pince pour retenir la frange qu’elle regrette, lui peut-être en pantacourt froissé parce qu’il n’est pas sorti depuis l’année dernière.
Et le quai, depuis l’intérieur, tout le monde a droit au film promo gratuit pour ces deux là, le partant part, monte et cherche sa place sans chercher parce qu’il faut manger les derniers regards même si ça fait longtemps qu’on n’a plus faim, le restant reste, se rappelle qu’on le voit et il est moins prolixe alors que son chachours d’amour ciboulette patate chaton le finit à grands coups de mimes et de baisers.
Non vraiment, je n’aime pas les au revoirs en gare.