En grammaire française, le discours indirect est une adaptation morphosyntaxique des paroles prononcées ou écrites et sont des paroles déformées. Ce type de discours rapporté est beaucoup moins objectif que le discours direct. En effet, les temps utilisés dans le discours indirect nous indiquent que celui qui rapporte le discours ne sait pas s’il est vérifiable. Cette distance évidente entre l’énoncé cité et le crédit tout relatif que le narrateur peut y accorder, permet de laisser passer toutes sortes de sous-entendus, de non-dits, de doutes, de suspicions, de scepticisme, de calomnies même, vis-à-vis du discours en question. Par exemple, en disant : « Il prétend qu’il cherche du travail… », je peux sous-entendre que je suis sûr qu’il n’en est rien, et qu’il passe ses journées au café, etc.

je marchais il pleuvait il faisait nuit comme dans toutes les chansons je voyais la scène comment la vie qu’on vit peut être aussi différente de celle qu’on vit ? C’est comme si on commençait à écrire qqjhf chilezet ,ez jblkhnllbh bejznamùfbgree fhezkjn je jkzjebfz et que ça voulait dire quelque chose pour quelqu’un. Que tous ceux qui ne l’ont pas connue, cette nuit là, soient maudits, que toutes celles qui prétendent meurent de bile. On ne peut pas l’inventer, on ne peut pas mentir. Ca vient de loin, d’une racine qui ne peut pas être arrachée. Craignez-moi, car je vous ferai baisser la tête.

L’enfant d’une putain

5 février 2013

Il est né y’a longtemps, il a tout connu tout vu. Tous les jours tous les temps toutes les pièces, il est né il est mort il est ressuscité, il pleure de savoir à l’avance comment ça va exister, comment il va devoir serrer les dents, quand il voit les autres réussir mieux que lui, parce qu’ils sont des frères, dont naissent des enfants, d’autres enfants qu’eux, qu’il aime et déteste à la fois, parce qu’ils vont devoir souffrir les mêmes affronts mais ce sont que des enfants, on peut pas leur raconter. Il sourit alors, dit vous êtes mignons vous deux ça fait combien de temps ? Et les gens répondent et lui meurt un peu plus parce qu’il doit sourire à la place de dire la vérité. Vous voyez pas ? Inconscients, on n’est chaque seconde plus proche du précipice, et quand à son tour il retrouve son printemps, il oublie qu’il a dit ça, il en a honte car il y croit et oublie dans sa poche ce qu’il a pu maudire, fait semblant et puis ça se remet en route car il est bien fait. Il est pas toujours beau, il peut être très vilain même, pervers, manipulateur, froid, méchant, ambitieux, carriériste, dégueulasse, il aime quand ça sent le sexe pendant des heures, il aime quand on a mal parce que ça lui rappelle qu’il est vivant, qu’il est là et qu’il est inoubliable, avec l’arrogance des gens qui savent qu’ils sont aimés quoi qu’il en coûte. Il prend. Il est hédoniste, il aime pervertir les gens, truquer, plus y’a de fils emmêlés plus il est content. Quand il jouit juste après il voit tout sans filtre et là il se rappelle que tout ça pour ça, tout ça pour cette seconde et demi, les gens sont décevants, les gens sont mièvres, petits, accrocs. En demande. Ca le dégoûte il a envie de partir mais où ? Partout où il ira, il se fera reconnaître. On le voit de loin, il brille, on le redoute mais on l’attend. On sait qu’une fois qu’il a mis le grappin sur quelqu’un, c’est carbo. Carbo pour des jours, des mois, des années, une vie peut-être. C’est sa malédiction. C’est un enfant de putain, tout le monde l’accueille parce que c’est son destin de se faire aimer par des gens qu’il n’aimera plus. Ah oui on n’a pas dit son nom : il s’appelle Amour en français, mais il a appris à dire son nom dans toutes les langues qui sont elles aussi faites pour lui.