3 filles, la soif, des pinces, et une ligne droite.
7 janvier 2011
j’ai fait un rêve que je raconterai pas ici, j’étais dans un local de radio, si petit et si sombre qu’on aurait pu être aveugle que de toute façon ça n’aurait rien changé, on devait y arriver par un minuscule jardin qui était plutôt une allée, et sur le mur bordant cette entrée on pouvait lire un graffiti où il était écrit « You can fight body but not soul » en rouge comme pour dire « tu vois ça, eh ben prends-le comme si ça avait été écrit avec une putain d’entraille meuf ». Bon et y’avait une petite fontaine, et moi j’aime les fontaines déjà parce qu’il ne faut jamais dire leur nom mais aussi parce que j’aime les fontaines, les ruelles en pente et les damiers, bon c’est comme ça. En arrivant, y’avait des mecs sympas qui me disaient « ah SML, viens entre, prends un casque et dis ce que tu veux, il est 20h et on te fait confiance ». Et moi j’avais envie de leur dire « mais pourquoi vous me faites particulièrement confiance à 20H ? » parce j’aurais aimé comprendre je veux dire, c’était peut être une information dont j’aurais pu avoir besoin et là, je vois « On air » et toi et moi l’histoire on la connaît, « On air » ça veut dire tu laisses tes questions à la maison et tu mets la machine en route, pour les affaires personnelles on verra plus tard.
Je me retrouve d’un coup dans la rue, avec deux personnes mais je sais pas qui c’est, mais c’est quelqu’un qui doit aimer que je lui pose des questions parce que je me rappelle très distinctement lui avoir demandé « mais tu penses qu’un jour j’arrêterai d’avoir soif ? » Et là le type se lance dans une explication, je sens que je vais vraiment comprendre cette histoire de soiffardise parce que c’est chiant n’empêche j’ai tout le temps si soif enfin bref, il s’interrompt pour faire remarquer qu’il y a un groupuscule de roms qui nous suivent genre à 20m, moi j’m’en fous la rue est pas à mon père, ce que je lui fais remarquer en le pressant d’étancher ma question concernant justement la soif, ce qu’il ne peut définitivement pas faire puisque va savoir comment deux jeunes filles d’obédience des Balkans si tu vois ce que je veux dire, se mettent à côté de moi en tendant la main pour que je leur file je sais même pas quoi, je leur dis « j’ai pas d’eau, moi aussi je galère » et elles se jettent sur moi pour me prendre mes pinces de cheveux, je me dis mais elles sont débiles ces deux là ça s’achète au kilo passage de l’industrie, faut vraiment être absurdement connes pour me pécho mes pinces alors que j’ai un iphone dans la main, je leur aurais donné avec un vrai plaisir si elles avaient su se faire comprendre en termes de gestes ou d’idiome, n’importe lequel.
(Je mets un point si tu veux faire chauffer de l’eau ou bien répondre au téléphone c’est le moment.)
Bon ok elles me chourent mon matériel capillaire très bien mais quand même je suis contrariée, alors je lâche mes deux comparses en abandonnant en même temps la perspective de régler cette histoire de soif, pour me lancer à la poursuite des voleuses de pinces, si c’est pas malheureux franchement d’en arriver là pour une douzaine de pinces à chignon…
Et là, on est toutes les trois à avoir l’air vraiment bonnes à manger parce qu’alors que je les rattrape, figurez-vous qu’on s’arrête pas de courir, on court côte à côte après quoi on ne sait pas, mais le but de l’opération ne semble plus être de régler un différend d’accessoires mais d’aller le plus loin possible toutes les trois sur la même ligne.
Et là il a été 4h45. Alors je m’ai levée.
A la lecture de cet article, une question me vient à l’esprit (comme quoi tout arrive) : dois-je regretter de ne plus me souvenir de mes rêves ?… ;-P