1. Orgueil et préjugés.
Pourquoi : « you’ve bewitched me, body and soul
2. Tu n’aimeras point
Pourquoi : ils baisent dans une boucherie !
3. beauté volée
Pourquoi : la piscine de pierre !
4. Walk Hard
Pourquoi : tout
5. Superbad
Pourquoi : « who do you think you are ? Seal ? »
6. Non, 5 ça suffit pour cette nuit

Je rêve d’une grande maison où il serait écrit Entertain en grec sur le fronton, avec une cuisine immense qui donnerait sur un jardin plein sud, un jardin avec des figuiers à idées et des pommiers et de l’herbe à chat celle qui plie quand on se couche dessus.
Il y aurait un grand bureau avec du lino à damier au sol, un bureau où on serait bien parce qu’à l’entrée, il y aurait comme une soufflerie de Mojo. Tout serait en harmonie, pas de coins carrés mais remplacés par des coins ronds comme dans les maisons anciennes, et des gens qui arriveraient en voiture –qui ferait gravillonner le gravier-, devant, d’autres qui arriveraient en vélo avec un coup de sonnette, et tout le monde entrerait tranquillement pour savourer (je vous préviens c’est la première et dernière fois que j’utilise le mot savourer parce que c’est vraiment un mot de merde on dirait un roman de Jean Pierre Foucault sur son enfance) le goût de la cuisine, oui parce qu’on entrerait dans une cuisine de ferme avec du carrelage par terre et plein de fenêtres avec une porte qui n’aurait pas une clenche mais un bouton de porte.
Evidemment y’aurait aussi un saule pleureur parce que si on ne met nulle part nos émotions elles nous tournent autour et finissent par s’accrocher dedans, et on SAURAIT. Du coup tout le monde serait bienveillant mais pas cruchon hein, bienveillants mais libres, et surtout, on serait arrivés à une sorte de plénitude inspirationnelle et on nous écouterait, c’est d’ailleurs pour ça qu’on aurait fait graver « Entertain » en grec sur le fronton, parce qu’on nous aurait écouté et donné plein de sous. Mais les sous c’est bien, mais la vérité c’est pourri. L’important c’est d’être bien entouré. Ca sert à rien de croquer si tes pieds sont lourds après avoir joui, ça sert à rien de ressortir avec plein de sacs si le vent de Novembre te fait mal au cœur quand tu marches dans la rue. Non, moi je suis pour le spleen organisé, le spleen c’est un invité de choix parce qu’il nous donne la mesure et puis c’est beau un spleen, si on sait qu’un jour il rentre chez lui. Je voudrais que les gens comprennent que toutes nos clés se trouvent dans notre racine. Putain c’est vrai parfois c’est dur de les utiliser parce qu’on est tentés, merde quoi on n’est pas Socrate ! Et pourtant si on savait on aurait tous sa maison avec marqué Entertain en grec sur le fronton et du lino à damiers dans un grand bureau.
Et des invités de choix qui embrasseraient comme une sorte de Mezouzah mais pas une Mezouzah juive, non COMME une Mezouzah sauf que dessus y’aurait écrit Liberté, c’est pour ça qu’on serait content de l’embrasser à chaque entrée.

Alors j’allais en 106 de l’Est à l’Ouest de la capitale et faut savoir que Rue de Rivoli (vers le Minelli) y’a toujours un mec au feu en parka Verte, qui a l’air moyen clair, qui quête en faisant le geste de « sivoplé » en fronçant le nez par la fenêtre. Moi j’ai jamais d’argent et je vais pas lui filer ma CB -parce que ça serait pas lui faire un cadeau, cette carte est possédée, elle achète en autonomie- et donc je fais signe que non, pourtant le mec continue à me parler. Je dis quoi ? ? Je dis j’entends pas en mettant mon index contre mon oreille comme on fait, et là il part pas, style un peu vener. Alors j’ouvre la fenêtre, et je m’apprête à lui dire que gars, je connais mes 5 piliers et la vérité si j’avais j’te donnerais, là j’ai pas, lâche moi l’édredon merde. SAUF QUE, le mec baisse d’un ton et commence à m’investir comme s’il était Sophie ma banquière (coucou Sophie). Voilà ce qu’il me dit :
« Mais t’as pas d’argent ? »
« Ben non… »
« Meuf, faut mettre de côté, même si tu maries un blanc, il te FAUT ton compte à toi, même si tu mets 200 euros (là il a postillonné et franchement je l’ai détesté) pendant 12 ans, ça te fait un petit pécule et voilà t’es tranquille, parce que moi j’te… »
et là le feu est passé au vert, j’ai rigolé pendant au moins 2 minutes en me disant que si même ce mec à l’air moyen clair me disait de mettre de côté, -parce que quand c’est Sophie, bon je l’écoute mais y’a toujours une association caritative à soutenir (JE MENS J’ACHETE DES CHAUSSURES MAIS SOPHIE DOIT PAS LE SAVOIR) c’est qu’il fallait que je fasse quelque chose.

Ouais, bon, le mois d’octobre et moi, ça fait un moment qu’on a perdu confiance l’un en l’autre. Le problème, c’est qu’il n’existe pas de Pascal le grand frère du mois d’octobre, et que je dois me dépistoler toute seule. je l’aime pas, il a un goût de mois d’octobre. Et puis y’a toutes les mères avec leur fille de 9 ans, elles leur ont acheté des vêtements marron parce qu’elles étaient motivées sur la Redoute fin août, et puis elles attendent Noël en pensant que ça sera et festif et bientôt, mais en fait.
Mais en fait dans trois semaines elles se seront toujours pas hydraté les mains, elles auront des racines et leur fille se sera fait une nouvelle copine à l’école qui lui aura appris à dire « la vache de merde » à chaque coin de rue (alors qu’elle a toujours neuf ans, elle est de mars [pourriiii]). Aussi elle réalisera que Noël c’est encore dans deux mois et demi, et que de toute façon à Noël tout le monde est couché à 23h30 chez eux parce qu’ils mangent trop vite et que personne ne fait rien pour que ça soit un peu smart. (pause : je voulais juste rassurer ma mère, maman, je parle pas de chez nous).
Voilà. Elle s’imaginait aller chez le poissonnier pour faire un truc un peu stylé mais en fait elle finira chez Carrefour et achètera une chemise moirée chez Camaïeu en face. Oh non vraiment, j’aime pas le mois d’octobre.
Si quelqu’un a des suggestions de présentation pour me faire changer mon 4 coups d’épeautre, c’est maintenant. Vous pouvez agir de manière anonyme.
salut

j’étais en train de regarder mes photos facebook tout en checkant le tarif des collissimo tout en écoutant un podcast tout en appelant ma mère, et puis d’un coup, j’ai plus eu envie. Je sais pas pourquoi, pourtant je suis pas particulièrement disons malheureuse, mais je crois que je prends trop les choses à coeur. Par exemple, l’autre matin je devais aller gagner mon pain, il était 5h29 et le taxi était déjà là (ouais je vais travailler en taxi, bg je sais, mais y’a des fois où j’y vais en 106 par contre je vous le dis pas, style genre) et j’ai bloqué genre 7 minutes (on dit 7 minutes mais en réalité c’est très long en terme de vie) parce que je ne voulais pas choisir une paire de chaussures qui avait une histoire, parce que j’avais un mauvais pressentiment. Je ne voulais pas les bottes Camel de fripes parce que j’ai eu peur qu’elles aient appartenu à quelqu’un de mort dans des conditions désagréables,ni les mocass’ marrons parce que la dame qui me les as vendues je crois qu’elle était un peu alcoolique, ni les bottes zèbres parce qu’elles sont tellement rock star que j’avais pas envie de mourir en rock star dans un taxi à 5h29 du matin.
Du coup bon on s’en fout parce que je sais même plus ce que j’ai mis, mais ça m’a fait la même chose avec mes photos facebook tout à l’heure, pareil avec un parfum, je peux pas garder un parfum plus d’un flacon, je crois que j’admire les gens qui ont le même parfum depuis des années parce que moi ça me fait comme un escargot à qui on toucherait les trucs, j’ai envie de rentrer loin jusqu’à ce que je sente plus de vibrations sur le sol. D’ailleurs vous savez, je peux vous reconnaître tous de très loin rien qu’à votre parfum, donc gaffe si un jour vous et moi on est en filatures, si vous voulez pas vous faire cramer même bien planqué dans une ruelle, pas de parfum les amis;
Bref, et avec les photos c’est encore pire, je sens la température qu’il faisait ce jour là, si j’étais triste, si j’étais dans l’embarras, bref, je me rappelle et je peux pas. Même les souvenirs heureux sentent le linge trop propre, trop plié, trop tout. Je crois que c’est ça, enfin je sais pas si c’est ça mais je crois que c’est ça, le spleen à vie. Mais c’est pas grave hein, ça va. On s’en fout, on les emmerde.